Triangle-Astérides

Centre d’art contemporain
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Guillaume Gattier

01 au 01 janvier 2013

Guillaume Gattier est un résident d’Astérides en 2013. Les archives de Triangle-Astérides ne permettent pas de déterminer les dates exactes ni la durée de cette résidence en 2013.

Le programme d’artistes associé·es n’existe formellement que depuis 2023, mais nous archivons dans cette catégorie les résident·es Astérides ou Triangle France qui étaient basé·es à Marseille. 

Guillaume Gattier est né en 1982 à Annecy (FR), il vit et travaille à Marseille (FR)

Guillaume Gattier est un jeune artiste installé à Marseille depuis quelques années, suite à son départ de l’Ecole des Beaux Arts d’Annecy, qu’il quitte avant son diplôme de dernière année.
À l’image de cette fuite, Gattier revendique dans sa pratique une certaine désinvolture, plus intéressé par ce qui est en train de se passer que par la finalité des choses et des processus.
Ainsi ses oeuvres reflètent-elles elles aussi cet état de fait, et semblent parfois, bien que finalisées, comme laissées à l’abandon, en cours d’achèvement, voire carrément seulement ébauchées. Ce lien distendu au temps donne paradoxalement aux oeuvres leur densité, chacune d’entres elles contenant à la fois une idée, la promesse d’une réalisation, ainsi qu’un potentiel d’incomplétude qui garde souvent intacte, à la manière des peintures chinoises se refusant à une représentation fixe de la réalité qui serait contraire au principe vital d’indétermination du Tao, la force sourde des matériaux utilisés et révèle des potentiels narratifs et imaginaires insoupçonnés.

La fuite, le glissement, l’oubli, le gâchis, l’incertitude, le repentir, la perte… autant de notions qui composent le vocabulaire sensible de l’oeuvre de Gattier.
Artiste dilletant, à l’image d’un Maurizio Cattelan fuyant sa propre exposition, il se joue des attentes et des questions du spectateur pour mieux mettre en scène la nature lacunaire de l’existence.
Ses oeuvres renvoient ainsi finalement à la figure éternelle de la « vanité », qu’il recompose à l’infini à l’aide de moyens tantôt démesurés, tantôt dérisoires, dans un jeu de hasard qui souligne encore plus le caractère aléatoire du choix de l’artiste, et par là, de la vie même.

Observateur du quotidien, du banal, du mis au rebut, Gattier trouve dans les cultures populaires et underground le matériau premier de ses pièces. Photos trouvées sur des sites en démolition, dessin d’enfants détrempés, branches d’arbre calcinées, vieux magazines, vynils de seconde main, autant d’objets semblant aux aussi avoir été les victimes d’un abandon de leurs propriétaires retrouvent dans les installations de Gattier une seconde vie, rappel cruel des échecs potentiels de la première. Les oeuvres de Gattier n’échappent au pathétique que par la virtuosité de ses mises en scène : une célébration à l’intellect comme instrument de survie chez l’homme, face au tragique inéluctable de la condition humaine.

Texte de Dorothée Dupuis