Peggy Despres
Peggy Despres est résidente d’Astérides en 1999 et 2000. Les archives de Triangle-Astérides ne permettent pas de déterminer les dates exactes ni la durée de ces résidences.
Peggy Despres vit et travaille à Marseille (FR)
Ne pas se fier aux apparences.
Les drôles d’objets que produit Peggy Despres ne sont pas des jouets.
« L’aspect ludique dans mon travail je l’assume », affirme-t-elle, « si mes pièces font sourire, au contraire… ».
Aux Beaux-arts, en 1995, elle entreprend de poser la mesure de son corps avec une première pièce, Envergure, qui décrit l’amplitude de ses bras et jambes, un peu à la manière de Léonard de Vinci. Sauf que son homme universel est une femme, et en tissu : « le moyen de réfléchir à la forme », dit-elle. Le corps débarrassé de sa matière charnelle, en somme. Elle explique : « Au début, je tombais toujours dans un pathos que je ne maîtrisais pas. J’avais envie de parler du corps, sans qu’il soit présent ». L’année suivante, un personnage féminin se débat encore dans une séquence vidéo avec une robe sans issue, emprisonné dans cette enveloppe angoissante. Le déclic viendra plus tard, en déconstruisant des vêtements chinés chez Emmaüs. Elle défait en se laissant guider par les lignes que d’autres ont cousu, ne découpe jamais. En découlent des formes improbables qui ne ressemblent plus à un vêtement, mais gardent en elles une trace, de l’ordre de l’onirisme, de la sensualité. A partir d’elles, c’est un glossaire qui s’est peu à peu constitué, doté de dizaines d’objets étranges et curieusement évocateurs. Etape suivante : reconstruction dans des matières du quotidien, comme la fourrure synthétique, qui renvoie immanquablement à quelque chose de familier.
Ainsi naissent entre ses mains des silhouettes imaginaires, petit peuple mutant, calqué sur la bizarrerie de la forme humaine.