Scape - hors les murs
Exposition collective avec Heike Baranowsky, Dove Allouche & Evariste Richer, Marie Dainat, Mariusz Grygielewicz, James Ireland, Claire Lesteven et Pierre Malphettes
Curatrice : Sandra Patron
28 janvier - 13 mars 2005
Contemporary Art Centre, Vokiečių st. 2, LT–01130 Vilnius
Scape se présente comme une sorte de promenade dans laquelle les artistes invités revisitent la notion séculaire de paysage. Qu’ils soient issus de l’imaginaire ou du rêve, sensuels ou ironiques, ces paysages laissent tous libre cours à l’imagination du spectateur. En reprenant les conventions du genre paysager, les œuvres exposées offrent la possibilité d’une expérience située entre réalité supposée et fiction assumée.
Pour tous les artistes, au-delà de la diversité de leurs pratiques et démarches (dessin, photographie, vidéo, installation), le paysage reste un prétexte à l’évasion dans des mondes oniriques personnels.
L’empreinte du monde contemporain est ici manifeste. Le croisement des territoires et l’absence de frontières entre les moyens d’expression artistique (et les technologies audiovisuelles) proposent de nouvelles perceptions de paysages venus d’« ailleurs ».
L’intention des artistes n’est pas sans rappeler celle des artistes et scientifiques de la Renaissance : en résolvant le problème de la représentation en deux dimensions par la perspective, ils créaient l’illusion d’une troisième dimension grâce au trompe-l’œil. Il s’agissait de construire un « filtre » pour percevoir le monde. La notion de paysage et sa réalité sont en effet des inventions : un objet culturel qui ne devient « naturel » que par l’artifice constant de sa représentation.
Passer à travers le miroir ?
Lewis Carroll n’est peut-être pas si loin : des vidéos hallucinatoires de Heike Baranowsky aux cascades et miroirs de James Ireland, des trajectoires de mouches de Pierre Malphettes à la reconstitution d’une aurore boréale par Dove Allouche et Evariste Richer, pour ne citer que quelques exemples, les œuvres de Scape se situent clairement dans l’ambiguïté entre les notions de « paysage » et d’« échappée ».
Heike Baranowsky
Les vidéos de Heike Baranowsky jouent avec notre perception. À travers des images de paysages générées par ordinateur, elle nous entraîne dans un univers fantasmagorique proche de celui de Lewis Carroll.
Pour Scape, elle présente Auto Scope : une balade dans Paris projetée sur quatre écrans au ralenti. Chaque écran propose le même trajet, transformant chaque arbre, chaque bâtiment en une expérience façon test de Rorschach.
Marie Danat
Une série de dessins d’observation et d’imagination, aquarelles, forment une collection de motifs composés de végétaux, d’arabesques et d’objets domestiques.
Ses œuvres évoquent les arts décoratifs baroques. Cet espace onirique est hanté d’ombres flottantes, d’objets usuels, d’hybrides anthropomorphes et phytomorphes. Pour Scape, elle présente une œuvre réalisée directement sur le mur.
Dove Allouche & Evariste Richer
Dove Allouche et Evariste Richer commencent à collaborer en 1999 à Berlin. Depuis 2002, ils poursuivent des parcours séparés.
Leurs matériaux bruts — photographies, vidéos, artefacts manufacturés — portent un sens qu’ils détournent pour en créer un nouveau. Ils présentent Plumières, une série de dessins de grottes réalisés par transfert au carbone. En parallèle, Evariste Richer expose Forest : une image classique de beauté détruite par une simple découpe.
Mariusz Grygelewicz
Mariusz cherche à connecter pensées politiques, esthétiques et personnelles dans son travail. Son œuvre, à l’équilibre entre implosion et explosion, est la synthèse de toutes ces idées.
James Ireland
James Ireland joue avec les conventions du paysage héritées de la Renaissance en construisant des maquettes à partir d’objets utilitaires.
À travers miroirs, lumières et posters, il crée des illusions poétiques. Trois nouvelles pièces, produites durant son séjour à Vilnius, sont présentées, dont une conçue spécifiquement pour le CAC, utilisant l’architecture pour nous offrir un coucher de soleil éternel.
Pierre Malphettes
Le mouvement est un élément central de l’œuvre de Pierre Malphettes. Il est envisagé comme une errance, une exploration de nos limites et de notre liberté — un voyage surtout mental.
Il présente deux enseignes au néon, proposant des images figées du mouvement : la trajectoire d’un insecte et la chute d’une goutte d’eau.
Claire Lesteven
Claire Lesteven transforme des boîtes circulaires en camera obscura à multiples ouvertures. Elle cherche à capter une synthèse de l’environnement sans privilégier un point de vue unique. Pour ce grand négatif, elle utilise un château d’eau, typique des toits new-yorkais. Cette photographie a été réalisée dans le port de New York.
La vidéo The Grand Hall propose une vision de l’entrée d’un grand hôtel.