White power
Exposition personnelle de Clark Walter
28 juin - 19 juillet 2008
Galerie de la Friche, Friche la Belle de Mai, 13003 Marseille
C’est d’un choc culturel que naît l’exposition de Clark Walter à Triangle le 27 juin prochain. C’est en effet de la transition directe de Norton, Kansas, USA, à Marseille, Bouches du Rhône, France, que s’inspire une bonne partie des oeuvres présentées, avec toujours les thèmes de prédilection de l’artiste tels le sexe, la violence, le pop, la publicité, le porno, la malbouffe à l’américaine, la religion, et leurs motifs récurrents tels que le pénis, le membre coupé, les épis de maïs saignants, les skull fuck, le ku klux klan, la télévision, les préservatifs multicolores, les croix vaginales chantantes et bien d’autres encore.
Lorsque Clark commence à construire un volcan dans son atelier, puis décide de peindre les murs en bleu « comme le paradis » puis de percer des trous dans le « placard du président », il se rend vite compte que l’exposition se fait ici, dans l’atelier, et qu’elle ne pourra pas en sortir. Décision est alors prise de vernir l’exposition conjointement avec le Dernier Cri (avec qui Clark réalisera une publication/dvd en juillet) qui expose dans son Blakshop un autre artiste américain, Stumead, coutumier des représentations triolistes policier/prêtre/petite fille d’une veine tout à fait voisine. Dès lors, on accédera à l’exposition de Clark par un chemin tortueux, aidé d’accessoires plus ou moins pratiques destinés à symboliser l’overdose de confort de circulation de l’American way of life. À l’entrée Clark, déguisé en redneck imbibé, se fera un plaisir de nous faire la visite guidée du petit monde manichéen et coloré qui est en train de prendre forme dans son atelier, fait d’affiches de bus repeintes, de jouets mutants, de symboles détournés et d’animations blasphématoires, le tout sur une bande son cacophonique produite souvent pas les objets eux-mêmes et non sans rappeler une ambiance mi-grunge mi-mall caractéristique d’une schizophrénie chère à la représentation que nous autres européens nous faisons souvent de l’Amérique.
Car Clark pourfend ce maudit second degré qui empoisonne bon nombre d’expositions soit-disant politiques d’art contemporain par le premier degré, un premier degré jouissif, libérateur, épiphanique. White Power, « le pouvoir blanc » : est il possible de dresser constat plus synthétique de la marche du monde lorsqu’on est un artiste qui se pique de politique? Avec un sens de la contre-formule typiquement Wahrolien (Wallmart-ien même) Clark dresse un portrait plutôt sombre de son rêve américain… à moins qu’il ne soit marseillais?