Triangle-Astérides

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Portrait d’Eléonore False, février 2014 © Triangle-Astérides

Eléonore False

Session #1
01 janvier au 01 avril
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Portrait d’Eléonore False, février 2014 © Triangle-Astérides

Eléonore False est née en 1987, elle vit et travaille à Paris.

Je cherche à concevoir l’espace public comme une extériorisation de ce qui m’est intime.
J’essaie de faire fusionner des pratiques sociales (rituelles et culturelles) que j’associe aux images archivées que je sélectionne (qu’elles soient magiques, symboliques ou symptomatiques) avec mes propres rites, liés à ma mémoire, à mon plaisir, à mon époque et à son rapport social spécifique aux images.

J’extrais, je découpe, j’incise, je sépare, j’agrandis, je réduis, je plis, je mets à mal les images que je prends en les mutilant et en les démembrant. Je les sors soudainement de leur contexte pour les faire dialoguer avec ma pratique. C’est par ces moyens d’appropriation que je redonne une forme de vie aux images.
Ces archives, je les choisis dans différentes époques. Cela peut être le fragment d’une image de publicité dont le geste gracieux et délicat - semblable au mouvement d’une danseuse - m’apparait tel un souvenir fugace et maternel. Cela peut encore être des archives de kouros, idéaux de beauté d’antiquités grecs, dont les visages se transforment, tels de la chair fraiche, en matériaux pour ma pratique.
Je re-contextualise et re-spatialise un autre corps sensible par des gestes chirurgicaux sur le papier. Le rapport du corps à l’espace d’exposition est essentiel et il est révélé par cette remise en mouvement de ces documents d’archives.
Une fois passées au noir et blanc, ces images perdent symboliquement une partie de leur spécificités historiques, leurs différences s’estompent et elles s’unifient. Les pièces qui sont conçues dans l’espace de l’atelier viennent ensuite se placer dans l’espace d’exposition et y cherchent leur place. Pour s’installer elles empruntent au registre spatial du décoratif (motifs chromatiques sur les murs, choix de disposition des pièces) et du grotesque (qui par l’humour les humanise) et leur permettent d’être perceptibles, tout en restant autonomes.
Ces pièces, je les ai faites dans l’intimité des fictions que je me fais. Mon travail est peuplé de fantasmagories, qui, une fois énoncées, perdent de leur magie. Je tente d’objectiver dans l’espace d’exposition ma manière d’être au monde, de le comprendre et d’en être affecté, non seulement par la multitude des images de notre époque mais aussi par les rites qu’elles suscitent en moi.

Eléonore False est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (atelier P2F). En 2012, elle a passé plusieurs mois à la Fundaçao Alvarez Armando Penteado à Sao Paulo, Brésil. Elle a participé à plusieurs expositions, notamment en France et au Brésil, dont Groom à l’Hôtel du Lutétia et Tanto Faz ? à l’espace Fidalga, Sao Paulo. Récemment l’exposition collective « Deux temps, trois mouvements » (commissariat : collectif About Blank) a bénéficié d’une publication aux éditions des Beaux Arts de Paris.