Tarik Kiswanson
Tarik Kiswanson est résident d’Astérides en 2014. Les archives de Triangle-Astérides ne permettent pas de déterminer les dates exactes ni la durée de cette résidence en 2014.
« Mon travail témoigne des zones intermédiaires de la pensée, il fixe un état d’entre-deux où se croisent les cultures, les identités, où se croisent l’art et le design, où se croisent l’Orient et l’Occident. C’est un travail qui puise notamment sa dynamique dans mon expérience imaginaire et réelle de l’exil ». - Tarik Kiswanson
Diplômé avec les félicitations de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2014, où il entre après des études en art et design puis en arts plastiques à la Central Saint Martins à Londres, Tarik Kiswanson créée des œuvres ouvertes, dont chacune recèle un potentiel cinétique : telle forme se démultiplie ; telle structure vacille au moindre contact. Qualifié tantôt de « glissement », tantôt de « chevauchement », ce mouvement perpétuel, suspendu au contexte de monstration qui agit sur l’œuvre comme une détermination sémantique supplémentaire, est la traduction de l’incertitude consubstantielle à toute perception. « Objets ambigus », les œuvres s’appliquent à brouiller la frontières entre art et design, fonctionnel et non-fonctionnel, pointant par extension la relativité des systèmes de classification en tous genres : aux ambiguïtés perceptives s’ajoute la réflexion sur la « transculturation » et sur les frontières construites, dans une volonté de « rapprocher les choses, les domaines, les continents ». Tarik Kiswanson, pour le dire avec Édouard Glissant, développe le versant plastique d’une « pensée archipélique » de l’hybridation ; une pensée tranchante, en équilibre sur le fil du rasoir, toujours prête à basculer, mais dont la force de frappe dépend précisément de la versatilité.
Texte d’Ingrid Luquet-Gad, août 2014