Circus
Exposition collective avec Franck Aslan, Marc Etienne, Pierre Malphettes, Elodie Moirenc et Denis Brun
Avec le soutien de la Ville de Marseille, du Conseil Général 13, du Conseil Régional et de la DRAC PACA et du Système Friche Théâtre.
8 - 29 janvier 2000
Galerie de la Friche la Belle de Mai, Marseille
Pour ce qui risque d’être sa dernière exposition à la Galerie de la Friche, et en attendant de trouver un autre lieu de diffusion à Marseille, ASTERIDES a choisi de réunir quatre jeunes artistes - FRANCK ASLAN, MARC ETIENNE, PIERRE MALPHETTES, ELODIE MOIRENC - vivant et travaillant à Marseille et n’ayant pas encore eu l’occasion d’y exposer. De plus, DENIS BRUN qui a participé récemment à une exposition dans la galerie y montrera sa vidéo la plus récente.
Pour cette exposition ASTERIDES a choisi de présenter un nombre réduit d’artistes. En sélectionnant plusieurs œuvres par artiste nous souhaitons favoriser une vision plus globale du travail.
Dans l’espace de la galerie, la confrontation des œuvres entre elles permettra de mettre à jour des points de connexions, par l’intermédiaire de préoccupations partagées aussi bien dans la forme que dans le contenu : systèmes de représentation faisant appel à l’imaginaire, exploitation ou recherche d’un savoir-faire, investissement d’un espace scénique dans lequel le spectateur est très souvent pris en compte.
A travers des installations d’objets préfabriqués, achetés et posés, d’objets fabriqués ou manipulés, ELODIE MOIRENC s’applique, de façon légère, à manifester la fête au quotidien, en animant un environnement. Dans un état d’esprit proche de l’hédonisme, qui intervient dans le déroulement de son existence comme autant de zones de repos et de déconnexion par rapport à une réalité contraignante, elle crée des principes de petits objets. lis tendent, de par leur profusion, à atteindre une dimension à l’échelle du corps humain, construisant des espaces de délassement, à vivre.
En utilisant des images sources puisées dans les médias, MARC ETIENNE produit des « scènes d’expériences ». Ce sont des dispositifs qui utilisent des objets et des mises en scènes propres au milieu du spectacle et du divertissement. Ils interviennent comme des systèmes de révélation de talents inconnus, appartenant à une réalité sociale et culturelle souvent ignorée, bien qu’utilisée, dans le milieu de Part contemporain. Par la mise à jour de situations hors normes, l’artiste met en jeu la notion du corps dans une considération sociologique, à travers la vision anglo-saxonne et celle véhiculée par le sud de l’Europe.
FRANCK ASLAN peint des portraits de chiens. Les formats sont d’une taille peu commune pour de tels sujets : ses toiles tendues sur châssis avoisinent les deux mètres de hauteur. L’artiste présente cette pratique comme un engagement ; prétexte à explorer la peinture et ses limites d’une manière très formelle, dans une approche qui serait de l’ordre du « faire obsessionnel ». Il s’agit pour l’artiste, plus que de représenter de manière sociologique voire même anthropomorphique l’espèce canine en en faisant son portrait, d’exploiter un savoir-faire jusqu’à saturation.
Par des installations à base d’objets communs, souvent préexistants et qu’il réinvestit (tapis, ventilateur, marelle, échelle…), PIERRE MALPHETTES nous soumet un autre type de confrontation au réel. Ses œuvres font appel à un système de représentation qui commence dans le réel et se poursuit dans l’imaginaire du visiteur. Ses pièces qui sont très souvent physiquement impraticables, mais qui suggèrent néanmoins l’idée de déplacement, sollicitent de la part du spectateur une ouverture d’esprit sans limite pour parvenir à les résoudre. Leur processus d’élaboration met en pratique l’importance de la liberté de perception dans le dépassement des contraintes.
La vidéo de DENIS BRUN est une succession de plans empruntés à la télévision ou au cinéma. Elle semble évoquer une narration dont on peut entrer ou sortir au rythme d’un grand classique de James Brown, dans une version « live ». Le montage des images provenant de domaines très divers (faune, flore, événements historiques) révèle un petit film dont le genre pourrait être qualifié de « fiction onirique ».
Texte de Nadine Maurice